"Ce livre singulier " Marie-Laure Saint-Bonnet
Voilà un roman qui fait froid dans le dos et nous fait hurler de rire en même temps. La description d’une famille de bourgeois de province un peu à la façon de François Mauriac ou du « passe-muraille » de Marcel Aymé. L’intime comme dans un aquarium où la belle fille, l’étrangère, en se mariant au fils ainé de la famille, pénètre là où elle n’aurait pas du. Au début, les beaux jours, et petit à petit, l’étau se resserre on cherche à la rabaisser, la diminuer, la détruire. C’est elle qui devient la tête de turque, le catalyseur de toutes les frustrations des autres. La maison, à leur image, a toujours le même papier peint, les mêmes horloges, la même saleté, on se refuse à faire des travaux laissons les choses telles qu’elles sont laissons ce qui vaut de l’or au fond des armoires et vivons notre vie en mourant les armoires pleines et le cœur vide, les portes fermées.
Petite cocasserie dans ce livre à l’atmosphère étrange et dérangée : le pauvre petit chien Wawa, témoin de tout ce qui passe, qui agonise au pied du figuier ancestral. Et la tâche sur le mur de la chambre comme la présence surnaturelle des ancêtres qui ricanent et voient tout.
Toute la famille se dévore dans un tourbillon d’affection, d’admiration, de haine, d’amour éperdu, et de ce chaos assommant, en sortira le chant d’un rossignol… Je vous laisse à votre lecture de ce livre singulier.
Marie-Laure Saint-Bonnet