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La Conspiration Des Poissons

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4 avril 2014

"Cette Conspiration tient ses promesses " Sabryna Pierre

 

Le monde est-il un bocal où les êtres, tels des poissons, tournent inlassablement, entretenant des relations superficielles et temporaires ? L’entraide et la bonté l’ont-elles déserté pour de bon ?

C’est la question que se pose, dès l’incipit du roman de Sabine Revillet, une poignée d’individus désarmés devant la marche du monde, et qui décident de former la Conspiration des Poissons, afin de « mener une réflexion collective sur les interactions positives entre individus. »

Mais à la réflexion doit succéder l’action, et là, un problème apparaît : le nature de la Conspiration ne semble pas être la même pour chacun de ses membres. Doivent-il s’entraider aux dépends du reste de la société ? Les intérêts de la Conspiration sont-ils supérieurs aux intérêts individuels de ses membres ? Jusqu’où la Conspiration peut-elle aller pour faire le bonheur de l’un des siens ?

On suivra alternativement quatre hommes appartenant à l’organisation : Marc, brillant chirurgien de l’œil dont les certitudes sont mises à mal par le décès d’une patiente pendant sa dernière opération, Réginald, philanthrope discret entraîné presque malgré lui par la Conspiration à briguer des fonctions politiques, Hugues, avocat d’affaires au carnet d’adresse aussi vaste que déroutant et Jean-Patrick, jeune doctorant en histoire paralysé par une timidité maladive, dont les découvertes récentes sur la révolution hongroise de 1848 attisent de nombreuses jalousies. Et quand la rivalité amoureuse intervient en la personne de la mystérieuse Isaure, les Poissons sauront-ils résister à la tentation du chacun pour soi (et Dieu pour tous) ?

 

Avec La Conspiration des Poissons, Sabine Revillet signe un premier roman où elle fait preuve d’une acuité rare pour observer et démonter les mécanismes des « affinités électives » qui poussent les individus à se rassembler puis à s’entre-déchirer. A mi-chemin entre l’inquiétant « Cercle Intérieur » des romans noirs d’Anne Perry et les risibles « Hérissons » du Cravate-Club de Fabrice Roger-Lacan, les Poissons sont autant d’hommes « hésitant entre le profit et la perte », comme disait si bien T.S. Eliot. Ce qui est sûr, c’est que cette Conspiration tient ses promesses sans s’interdire toutefois de mener gentiment son lecteur en bateau. La fin, surprenante, nous laisse entrevoir une voire plusieurs suites, que l’on attend déjà avec une impatience non dissimulée.

 

Sabryna Pierre

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