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La Conspiration Des Poissons

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6 mars 2014

"La conspiration le succès le plus inattendu de l’année" Thierry Bellefroid

 

 

La conspiration des poissons est incontestablement la surprise de cette rentrée littéraire. Sabine Revillet,

plus connue comme dramaturge que comme romancière, y trouve d’emblée un ton, une musique, qui

semblaient manquer dans le paysage littéraire. Revillet ne se réclame d’aucune école. Certes, elle connaît

ses classiques et ne renie ni Corneille ni Maupassant, pas plus qu’elle ne dédaigne Céline - «Son rôle

trouble durant la guerre doit être dissocié de son oeuvre» se plaît-elle à rappeler - Oscar Wilde, Francis

Scott Fitzgerald - «Gatsby a accompagné mon adolescence» - Gabriel Garcia Marquez - «Inimitable !» - ou

encore Umberto Eco. Mais dans ce roman crépusculaire, on cherche en vain les influences.

 

Tout commence dans un bocal, lieu de silence, d’absence de mots où la parole est donnée, immanente,

irréelle, au lecteur. Par un tour de force d’une rare élégance, Revillet nous donne l’impression que nous

écrivons l’histoire. Le trouble qui en naît ne nous quittera pas, laissant dans son sillage une impression

d’avoir redécouvert l’écriture. C’est Champollion qui trace des hiéroglyphes !

 

Très vite, au gré de chapitres courts et incisifs, Sabine Revillet nous enchaîne à ses phrases. Taillées,

serties, polies. Un livre de joaillière. Un livre-bijou. Une parure de mots. Le lecteur en reste bouche bée, se

prend à relire les pages qu’il vient de quitter pour demeurer dans leur lumière. La conspiration des

poissons ne se dévore pas d’une traite. Ce roman est au contraire un labyrinthe, dont on se plairait à ne

pas chercher le fil d’Ariane, abandonné à l’extase de l’errance.

 

Sans promotion tapageuse, le livre a trouvé sa place auprès des libraires les plus curieux. Et peu à peu, le

bouche à oreille a servi de prescripteur, faisant en quelques semaines de La conspiration le succès le plus

inattendu de l’année. La presse s’en est emparée à son tour, d’abord du bout des doigts, ne parlant que

des chiffres de vente et comparant l’auteure à un phénomène de foire; elle ne pouvait se dédire en

admettant être passée à côté d’un roman si important. Mais il a bien fallu que quelques critiques se

mouillent et entrent à leur tour dans le bocal. Quand les chiffres du cinquième tirage furent connus

fleurirent des billets élogieux, signés par les plumes les plus courageuses ou les plus suivistes, c’est selon.

Votre serviteur arrive bien tard dans ce concert de louanges. Sans doute n’ai-je pas d’excuse, que la

franchise de dire les choses telles qu’elles furent. Noyés sous les livres d’écrivains en vue, nous sommes

parfois si peu curieux.

 

Thierry Bellefroid

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